J’ai remonté ce groupe, pour « jardiner ma langue », comme le demandait Joachim Du Bellay à propos du français à la fin du XVI siècle, pour la travailler au corps, à l’estime d’elle, à faire terluzer ses mots, et regouler des images.

Je jardine une langue qui me parait juste : poétique je l’espère, acache par moments, très francisée à d’autres. C’est mon quotidien et le quotidien de beaucoup de ceux qui continuent à utiliser contre vents et marées de l’histoire, leurs langues cabossées… « inutiles » pour l’époque, fondamentales pour le monde 

Une langue est d’abord une musique qui accompagne nos vies et même si tu ne fais que quelques notes, ça suffit à faire virouner un monde.

Nicolas Méheust au clavier et à l’accordéon, Régis Boulard à la batterie, Pascal Ferrari à la guitare et Yannick Jaulin au chant. Une équipe aguerrie de vieux briscards et des textes qui racontent le dedans et le dehors, un rapport à l’ordinaire et à la terre immédiate ou commune.

Une musique qui prend le temps de se déplier des années 70 à nos jours.Guitares, piano Rhodes, accordéon, claviers analogiques, batterie, chant. Un gros son, un univers très singulier