Kétokolé que Jaulin et le Projet Saint Rock ?

Jaulin et le Projet Saint Rock est un groupe de musique (mais pas que, nous allons le voir !)
monté en 2020 (et né en 2021 à La Balise à Saint-Gilles-Croix-de-Vie) par Yannick Jaulin et
3 compères musiciens (Régis Boulard, Pascal Ferrari et Nicolas Meheust).

Yannick Jaulin nous en parle plus en détails… Interview !

Du théâtre ? du conte ? ou un concert de rock ? C’est quoi exactement Jaulin et le Projet Saint Rock ?

« Tout d’abord, le Projet Saint Rock, c’est la suite de Ma langue maternelle va mourir et j’ai
du mal à vous parler d’amour, c’est la mise en pratique de ce qui a été dit dans ce spectacle.
Il y a trop d’à priori autour de ma langue, et l’idée c’est de donner les codes. Jaulin et le
Projet Saint Rock, c’est un spectacle entier, c’est un concert mais c’est un concert qui parle
beaucoup, on trouve une dimension musicale mais aussi beaucoup de paroles. »

Qu’est-ce que le Projet Saint Rock nous raconte sur les langues ?

« Ce projet de concert rock dans une langue minorée c’est la défense de toutes les
singularités de la Terre. C’est la capacité de s’étonner avec quelque chose qui a été laissé
au rebut. Le réemploi de cette langue est ici sublimé. On la polit pour la transformer en
joyau. Et c’est d’abord un joyau musical car c’est une langue qui a cette capacité à faire de la
résonnance. Et ensuite elle a une dimension poétique formidable parce qu’elle nous ramène
au temps où la langue était encore liée à la terre, à notre lien. C’est donc un canal pour se
mettre en lien avec le monde qui nous entoure. On ne pourra pas ramener les gens avec un
lien de langue utilitaire (les langues utiles ne servent qu’au capitalisme), on ne peut le faire
qu’en utilisant des langues qui ont gardé un lien avec la nature qui nous entoure. Après le
concert, beaucoup de personnes viennent me dire « on n’avait jamais envisagé ça comme
ça ». »

Quelle place prennent les musiciens dans ce spectacle ?

« Le Projet Saint Rock, c’est d’abord aujourd’hui des musiciens exceptionnels qui ont une
place majeure ! Le Projet Saint Rock c’est une fusée qui permet d’emmener les gens dans
une autre galaxie. Toute la dimension émotionnelle est due à la dimension musicale. Et on a
maintenant aussi une version sans batteur, avec une voix féminine. »

À quel Jaulin on a à faire dans « Jaulin et le Projet Saint Rock », qui es-tu dans ce projet ?

« Au début du projet je ne parlais pas assez et au fil du temps j’ai retrouvé ma parole. Dans
la théâtralité, dans le chant, dans la narration, dans la puissance émotionnelle, je crois que je
suis vraiment au centre de ce que je sais faire de mieux. J’aime bien le rock lyrique. Il y a
toujours quelqu’un qui me dit « j’ai eu ma petite larme », on en revient à cette amplitude
émotionnelle qui est forte dans ce spectacle. La musique m’aide à amplifier la palette
d’émotions. J’ai toujours été accompagné par des musiciens dans mes spectacles et j’ai tout
le temps considéré que la parole était avant tout musicale. Il y a de la chanson parlée, il y a
de la chanson chantée mais le tout est de la musique. »

À quoi le public doit s’attendre en venant voir Jaulin et le Projet Saint Rock ?

« Des gens peuvent penser « C’est pas le Jaulin qu’on aime ça » car ils sont dans la
caricature du stand up, de l’homme qui les fait rire. Ce n’est pas ça qui me nourrit
aujourd’hui. Dans ce projet musical je fais le choix de la grâce. »

Qu’est-ce que tu as envie de dire aux personnes qui pensent que le parlanjhe fait partie du passé ?

« La modernité te fait penser que tu dois tout oublier d’avant pour être un homme dans l’ère
du temps. Mais cela fait couper les gens d’eux-mêmes. Un homme doit savoir d’où il vient,
connaître son enracinement dans lui-même. On n’habite pas forcément dans un endroit
défini mais on sait d’où on vient. Pour être un individu émancipé, libre, il est important de
connaitre et d’appuyer son héritage profond. Avoir plusieurs langues c’est une richesse
absolue. Nous devons nous mettre en paix avec cet héritage. Mes contes et ma langue sont
des outils d’émancipation. Ils offrent aux gens autour la possibilité de se mettre debout. »

Une version acoustique est actuellement en tournée -> programme de la tournée

Ces représentations se feront sans notre batteur Régis Boulard, mais nous avons le plaisir d’accueillir Alice Yvernogeau dans le groupe pour assurer les chœurs.

Yannick Jaulin

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Lumières : Fabien Massé

Son : Laurent Dahyot

Visuels, scéno : Yves Gomez

Production : Le Beau Monde ? Cie Yannick Jaulin

Coproductions : CPPC (Rennes), Théâtre de Gascogne (Mont-de-Marsan), La Balise (Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie)

Crédit photos : Jean Bertrand André et Eddy Rivière

Puisqu’il faut donner une date de naissance : 30 Janvier 2021 / La Balise Saint-Gilles-Croix-de-Vie

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